Le déconfinement en Ile-de-France sera très difficile du fait des conditions de transport
Le secrétaire d’État aux transports a présidé une réunion de travail sur l’organisation des transports le 21 avril au matin, dans la perspective du déconfinement en Île-de-France. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a apporté très peu d’éléments de réponse aux très nombreuses interrogations.
En résumé, le gouvernement n’apporte pas ou peu de masques, veut déconfiner dès le 11 mai, mais s’en remet beaucoup aux collectivités pour définir les conditions de ce déconfinement.
Tout cela n’est pas sérieux, alors que l’Île-de-France est le principal foyer épidémique de France, avec près de 40% des malades hospitalisés. Un déconfinement trop rapide serait catastrophique car il risquerait de produire une relance de l’épidémie dramatique. La question des transports est évidemment centrale, car les transports publics peuvent potentiellement être un lieu majeur de nouvelles contaminations. De très nombreuses questions sont posées, auxquelles il va être très difficile de répondre de façon satisfaisante avant le 11 mai, au vu des contraintes de la région Île-de-France du fait de sa densité de population.
Très probablement, le déconfinement devra en Île-de-France être repoussé à une date ultérieure, et être particulièrement progressif.
Pour Pierre Garzon, vice-président (PCF) du conseil départemental du Val-de-Marne et administrateur d’IDFM: «le déconfinement en Île-de-France nécessite des mesures exceptionnelles. Le télétravail devra être maintenu et des pistes cyclables doivent être développées en urgence pour offrir une alternative non polluante aux usagers des transports. Il faudra appliquer la distanciation sociale dans les transports: 1 million d’usagers par jour seulement pourront reprendre les transports alors qu’il y en a 5 millions en temps normal. Enfin, des masques devront être distribués à tous ces usagers, soit un besoin d’environ 2 millions de masques par jour. A l’heure actuelle, nous constatons que le gouvernement ne donne pas toutes les garanties pour le 11 mai.»
Pour Jacques Baudrier, conseiller de Paris (PCF) et administrateur d’IDFM: «on sent dans l’attitude du gouvernement la volonté de faire repartir l’activité économique au plus vite. Il faut absolument nous mobiliser laisser le temps de réunir les bonnes conditions sanitaires. Il va falloir attendre que la RATP et la SNCF puissent mettre en service une offre de transport importante, ce qui leur sera très difficile jusqu’à fin mai. Dans ces conditions, il ne parait pas responsable d’imaginer le retour en classe des collégiens et des lycéens qui sont nombreux à utiliser les transports. Nous devrons être collectivement extrêmement vigilants quant aux conditions du déconfinement».
Les Administrateurs PCF d’Ile-de-France Mobilités
Jacques Baudrier, conseiller de Paris
Pierre Garzon, vice-président du Conseil départemental du Val-de-Marne
Fabien Guillaud-Bataille, conseiller régional d’Ile-de-France