VŒUX 2020 DES COMMUNISTES DE MONTREUIL

Mesdames et messieurs les élus, cher Patrice, mesdames et messieurs les représentants des associations, des partis politiques, du PS, de Générations ,  d’Ensemble , du RGC, chers amis, chers camarades, chers amis de la Coop’, merci de répondre à notre invitation aujourd’hui, merci Alexis (Corbières), merci Richard (Delumbe) d’être parmi nous. Merci également à nos camarades, Régine, Catherine, Dominique, et à tous les autres, d’avoir déployé tout leur savoir-faire pour préparer avec dévouement ce magnifique buffet depuis hier soir.

Ce moment de rencontre et d’amitié n’est pas formel à nos yeux.

Nous nous rencontrons toute l’année dans de multiples occasions, manifestations publiques ou échanges plus simples. Mais il est important de se redire, de se confirmer ensemble, que les valeurs qui nous sont communes sont aussi importantes que la diversité qui nous caractérise.

Alors, du fond du cœur, je nous souhaite à tous la plus belle des années, une année de paix, de santé, de bonheur partagé, et du plaisir de vivre ensemble sur cette terre commune.

Les premiers jours de janvier auront malheureusement déjà contredit ces vœux.

J’ai en tête le spectacle nauséeux offert par l’Australie qui n’en finit pas de brûler et le milliard d’animaux déjà disparus à cause de l’incapacité assumée de s’attaquer aux causes du réchauffement climatique.

Il faut le répéter encore et toujours: le capitalisme, nos modes de production, de consommation, de déplacement, détruisent notre planète. Ces méga feux matérialisent l’urgence dans laquelle nous sommes. Il faut prendre au sérieux ces avertissements et agir désormais. En développant les transports collectifs, en mettant un terme aux accords néfastes de libre échange qui accroissent les émissions de CO2, en relocalisant et en rendant plus respectueuses de l’environnement les cultures, parmi les quelques pistes possibles.

L’actualité immédiate, c’est aussi l’attitude guerrière, d’un autre âge, déployée par le président américain au Moyen-Orient, avec, pour seuls critères des relations entre les peuples, ceux qui sont marqués du sceau de la domination et de l’hégémonie; au prix de combien de souffrances et de morts encore?

Et puis il y a aussi la situation sociale dans notre pays, et le magnifique combat mené contre la transformation de notre système solidaire de retraite.

Comment peut-on penser possible encore aujourd’hui, dans un pays tel que le nôtre, de vouloir imposer la politique de la force, y compris avec des violences policières inacceptables, sur la reforme des retraites, quand tout un peuple a bien compris que la finalité est bien d’encourager une vie après le travail au rabais, et une précarité de fin de vie accrue? Le tout pour le plus grand bénéfice des commerçants de la retraite par capitalisation, et de leur petit commis Emmanuel Macron.

Franchement, il y a bien derrière tout cela une conception de la société à total contre-sens de ce que le 21ᵉ siècle devrait apporter aux êtres humains.

Tuer l’espoir, organiser la concurrence entre les uns et les autres, briser la promesse démocratique et sociale des Jours heureux et du Conseil national de la Résistance, c’est injuste et inefficace, socialement et économiquement.

Alors oui, restons mobilisés jusqu’au retrait de la réforme, mobilisés comme toutes celles et tous ceux qui ont bien compris que le sujet posé n’est pas celui des régimes dits «spéciaux», ou de l’age pivot, mais bien celui d’empêcher cette tentative d’imposer durablement l’allongement de la durée de travail, assorti de la baisse des pensions, le désengagement des entreprises et de leur responsabilité sociale.

Nous avons décidé nous aussi de contribuer à la solidarité financière en versant à la caisse de grève près de 3000 euros, qui sont remis aux organisations syndicales.

Chers amis, dans deux mois, vous le savez, les habitants de notre ville, comme partout en France, vont être convoqués aux urnes.

À nos yeux, ce rendez-vous démocratique contient des enjeux qui ne sont pas si éloignés de ce que je viens d’évoquer à l’instant.

D’abord les élections municipales, c’est déjà une formidable aventure pour réconcilier les citoyens et la politique.

Ensuite, elles sont une occasion exceptionnelle de participer, à notre échelle, à la reconstruction en France, à celle d’une gauche de transformation, unie sur des contenus.

Enfin et ce n’est pas un des moindres enjeux, nous voulons préparer ensemble une deuxième mandature avec Patrice, avec une équipe renouvelée et au travail, avec comme fil rouge la mise en place d’une véritable fabrique citoyenne permanente.

C’est un objectif inédit, innovant et ambitieux.

C’est pourquoi, très tôt, nous avons soutenu et accompagné la démarche initiée par la Coop’, cette magnifique coopérative d’idées et d’engagements citoyens décidés par et pour les habitants de Montreuil.

Nous avons rencontré dans cette aventure des femmes et des hommes incroyables, citoyennes et citoyens de culture et d’appartenance sociale et politique différentes, plus de 1000 coopérateurs que nous avons appris à connaître et à apprécier. Et je crois que ce sentiment est réciproque.

Comme communistes, nous sommes enthousiasmés par cette richesse et cette expérience, elle nous alimente, et nous l’alimentons.

Nous le faisons en mettant en avant un objectif d’égalité sociale et territoriale, contre-pied de la compétitivité, au plus près des exigences populaires, pour peser aussi sur les politiques nationales, contre l’austérité. Tendre vers l’accès pour tous à des transports de qualité, des cantines du bien manger, les loisirs et une culture productrice d’émancipation…

Nous nous mobilisons par la même occasion pour construire le rassemblement de toutes celles et tous ceux qui veulent donner de la force aux valeurs de gauche, et faire de ces élections une étape importante dans la reconstruction d’une véritable dynamique porteuse d’un nouveau projet de gauche pour la France, comme nous en avons pris l’initiative avec la bataille d’ADP ou encore pour un contre-projet sur les retraites.

Trois objectifs majeurs nous déterminent: l’enjeu social et écologique au cœur de la ville; la démocratie communale; la justice fiscale et le maintien et le développement des services publics.

Il y a dans les communes de France, et à Montreuil en particulier, une telle vitalité, une solidarité, une richesse sociale et humaine exceptionnelle dont témoigne un tissu associatif, malgré les coups terribles qui lui sont portés, qu’il faut s’appuyer dessus.

C’est un atout, et une chance pour Montreuil, et c’est pourquoi nous allons nous aussi contribuer à favoriser l’accès aux responsabilités publiques d’une nouvelle génération d’élus, qui s’appuieront sur l’expérience de leurs aînés.

Montreuil nous apporte cette chance de faire vivre une nouvelle façon de faire de la politique, et nous ne voulons pas passer à côté de cette opportunité.

Je vous propose de donner à voir cette nouvelle dynamique le 6 février prochain au grand meeting à la salle des fêtes de la mairie.

Donnons à voir à toutes celles et à tous ceux qui restent aigris, dubitatifs, indécis, que cet objectif de changer la façon traditionnelle de faire de la politique est atteignable, réaliste, parce que notre ville, son histoire, ses traditions d’accueil, son énergie communicative personnifiée par notre maire Patrice, le permettent.

Enfin, permettez-moi pour finir, d’évoquer un anniversaire qui nous est cher cette année, celui des cent ans du Parti communiste.

Ce centenaire, il est celui de toutes celles et tous ceux qui ont milité dans ce parti, qui ont voté pour ce parti, qui ont souscrit pour ce parti, qui ont rêvé avec ce parti, qui ont lutté avec ce parti. Il est celui de tous ceux et toutes celles qui savent que le visage de la France d’aujourd’hui ne serait pas le même, si des millions d’hommes et de femmes – métallos et artistes, cheminots et scientifiques, mineurs et instits, paysans et artisans… – n’avaient pas décidé d’agir avec le Parti communiste pendant ces dix décennies.

Ce centenaire est celui des nouvelles générations qui arrivent dans un monde sans qu’on leur ait dit le souffle des batailles d’hier: pour la paix entre les peuples, pour la liberté et la décolonisation, pour la république et l’égalité, pour la Sécurité sociale, pour la retraite à soixante ans, pour la libre disposition de leur corps par les femmes, pour la réduction du temps de travail, pour un statut de la fonction publique, pour une grande recherche publique, pour la culture…

Il est celui de notre peuple qui cherche si difficilement une issue dans ce monde qu’il sait défiguré et menacé par la tyrannie capitaliste.

Le Parti communiste va donc animer, pendant toute l’année 2020, une grande année centenaire, tournée vers le plus grand nombre.

Dans une note du 16 avril 2019, la banque Natixis n’explique-t-elle pas que dans les années 1950, 1960 et 1970, les entreprises étaient obligées de «partager les revenus», en faveur des salariés, car le taux de syndicalisation chez ceux-ci était fort et le Parti communiste français à son apogée? Belle variante actualisée par la fameuse formule d’Yvon Chotard, vice-président du CNPF (ancêtre du MEDEF) dans les années 1970: «On ne fait pas la même politique avec un PCF à 20 % et à un PCF à 10 %.»

A nos yeux, célébrer le centenaire ne se pose donc pas qu’en des termes mémoriels – même si la mémoire est un combat qui parle d’avenir – mais bien au présent.

À l’heure où la conscience écologique se renforce et où le rejet du capitalisme reste fort mais sans alternative jugée massivement crédible, ce centenaire devra poser en grand la question du communisme pour notre siècle.
Ce centenaire, nous voulons qu’il ait cette couleur communiste si singulière: pleinement populaire, pleinement politique, pleinement culturelle. Avec des initiatives à Montreuil comme au plan national, il s’agira de donner à voir en grand cent ans de combats communistes, cent ans d’avenir. Et vous serez évidemment tous conviés à y participer.

Je ne résiste pas enfin, pour terminer, à citer ces vers de Jacques Brel.

Ils sont connus, mais à mon avis ils sont si beaux que je me permets de vous les relire:

« Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns.
Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier.
Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants.
Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir.
Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque.
Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour, car la vie est une magnifique aventure, et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille.
Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable.»

Merci de votre écoute, buvons ensemble au bonheur partagé, puisque tel est notre destin.